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2.1 Accepter de prendre du poids

  • Photo du rédacteur: annem111
    annem111
  • 2 juin 2021
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 juin 2021


Toutes les approches anglo-saxonnes concordent sur ce point : pour guérir, il faut passer par une phase où l'on mange vraiment beaucoup.


Donc la première chose à faire (et sans doute la plus difficile), c’est d’accepter que pendant un temps, on va très certainement grossir.


Ceci est tout à fait normal et, comme nous l’avons vu précédemment, il y a de très bonnes raisons à cela :


- Il faut désactiver le signal de famine.

- Il faut relancer le métabolisme.

- La production d’hormones doit se réguler.

- Il faut retrouver des signaux clairs de faim et de satiété.

- Les différents tissus, fluides, muscles, organes et os ont besoin de se restaurer.

- Les carences doivent être compensées.

- Les troubles mentaux dus à la malnutrition doivent se corriger.

- Si on est amaigri, il faut revenir à son set-point.


On peut objecter que certaines personnes ne sont pas minces et n’ont pas besoin de prendre de kilos, ce qui est vrai, mais cela ne les dispense pas de passer par cette

phase : il faut répondre à la faim extrême pour aller mieux.



*******


La prise de poids est difficilement prévisible. Elle varie d’une personne à l’autre et en fonction de plusieurs facteurs : à quel point le métabolisme a diminué, de quelle façon est menée la renutrition, où se situe la personne par rapport à son set-point, etc. Ce qui est certain, c’est que nul n’y échappe, et que la majorité des personnes qui sont en dessous de leur set-point vont dépasser celui-ci légèrement. Cela a été le cas pour tous les sujets du Minnesota : ils ont excédé leur poids de départ de 10% en moyenne (par exemple, 77 kilos pour un homme qui en faisait à l’origine 70). Mais six mois plus tard, ils étaient tous revenus aux alentours de leur poids initial, sans faire aucun régime.


D’une façon générale, c’est ce que l'on observe chez les personnes qui guérissent leurs TCA. J’ai pour ma part connu ceci plusieurs fois, car je me suis débattue avec mes troubles pendant plus de vingt-cinq ans, avant de comprendre comment les guérir (je l'espère !) pour de bon. Avant cela, j’ai fait de nombreuses rechutes, et j’ai enchaîné les pertes et les reprises de poids. Ce que je constate, c’est qu’à chaque fois que mes reprises de poids se sont faites de manière anarchique (quand je n’en pouvais plus de jeûner ou de vomir et que je me laissais regrossir avec les crises), je prenais alors beaucoup de kilos, et je dépassais largement mon set-point. Ces kilos en trop

« justifiaient » alors une nouvelle phase de restrictions, qui me faisaient repartir pour un tour…


Il y a quelques années, alors que j’étais de nouveau dans les affres de la boulimie, j’ai trouvé les informations dont je dispose aujourd’hui. J’ai alors pu faire une renutrition de la bonne façon, en étant rassurée et encadrée par une méthode. Les résultats ont été incomparables : les crises ont cessé rapidement et pour la première fois, je n’ai presque pas dépassé mon set-point. Je précise que je ne fais plus de crises depuis, que je ne m’impose plus de restrictions, que je mange toujours à ma faim, et que mon poids ne s’est jamais porté aussi bien ! Je conclus de mon expérience qu’une phase de renutrition bien menée permet vraiment de minimiser les dommages sur le poids, et de favoriser le retour à une façon correcte de s’alimenter.


Il ne faut donc pas forcément s’imaginer prendre vingt kilos si on n’en a pas besoin : pour la plupart des personnes qui ne sont pas loin de leur set-point, ce sera très probablement beaucoup moins. Les personnes qui ne sont pas maigres et sont déjà au-dessus de leur set-point prendront, quant à elles, sans doute assez peu de poids. Elles pourront, comme les autres, atteindre tranquillement leur poids d’équilibre quand les crises auront cessé et qu’elles auront normalisé leur comportement alimentaire.


En outre, il faut bien se dire une chose : si l’organisme, en étant correctement renourri, dépasse son poids de forme, c’est qu’il en a très certainement besoin pour restaurer toutes ses fonctions et retrouver son équilibre. Accepter cela fait partie du lâcher-prise nécessaire à la guérison.



*******


Une fois que la décision de se lancer dans la phase de renutrition est prise, quelques conseils peuvent aider pour ne pas trop stresser :


- Ne pas se peser. Cela ne sert vraiment à rien, car le poids fluctue beaucoup de façon générale, et encore davantage pendant cette période (phénomènes de rétention d’eau, de saturation du système digestif, etc.).


- Porter des vêtements confortables, plutôt larges ou extensibles, afin de ne pas trop sentir la différence d’un jour à l’autre… Ecarter les vêtements auxquels on était habitué quand on était plus mince (les ranger loin de la vue ou les donner).

- Limiter les médias où la minceur est omniprésente : magazines féminins, certains comptes Instagram, Facebook... Eviter les lieux où la culture du « corps parfait » bat son plein : salles de fitness, boutiques ou défilés de mode taille 34, etc.


- Préparer les personnes proches qui peuvent comprendre en leur expliquant. Si c’est possible, prendre un peu de distance vis-à-vis d’autres personnes qui risqueraient de faire des commentaires (ou au pire, trouver un beau mensonge : prise de médicament à base de cortisone par exemple).


- Se trouver une occupation qui n’a rien à voir avec la nourriture, ni avec le poids.





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