Conclusion
- annem111
- 2 juin 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 juin 2021
Dès l’introduction, je formulais mon intention de « guérir » les crises de boulimie, en prenant soin de placer des guillemets. A bien y réfléchir, il n’y a finalement pas grand-chose à « guérir » : les crises de boulimie ne sont une pathologie qu’à partir du moment où on les considère ainsi. Si nous passions quelques temps affamés sur une île déserte, puis revenions à la civilisation dans un contexte où la nourriture n’a jamais été diabolisée, considérerions-nous ces crises comme « anormales » ? Ou y répondrions-nous sans inquiétude, avec la conviction que ce qu’appelle notre corps est parfaitement bienvenu et justifié ?
Je n’ai pas la réponse, mais j’estime pour ma part que la boulimie est une maladie fabriquée culturellement, qu’elle trouve son origine dans une fâcheuse confusion entre ce qui est « normal » et ce qui est « pathologique », et qu’elle n’est que la partie émergée de l’iceberg dans une société obsédée par la nourriture, l’apparence et les problèmes de poids. Les boulimiques ont le malheur d’avoir fait un pas trop loin dans les restrictions ; la violente réaction de leur organisme a rendu manifeste ce qui chez d’autres n’est que latent.
Nous pouvons toutefois nous féliciter d’une chose : l’expérience de famine du Minnesota, qui ne pourrait plus être menée aujourd’hui pour des raisons éthiques, nous apporte l’éclairage nécessaire et suffisant pour traiter efficacement tous les TCA (bien qu’elle n’ait, à la base, pas du tout eu cette vocation !). David Garner, docteur en psychologie clinique et président d’un important centre de recherche dans l’Ohio (River Centre Foundation), estime que le simple fait d’exposer les conclusions de l’expérience aux malades présente des intérêts thérapeutiques immédiats, profonds et durables. Nous devons donc une fière chandelle à Ancel Keys et à son équipe, ainsi qu’aux trente-deux volontaires, qui n’ont assurément pas souffert pour
rien !
En France, cette expérience reste cependant méconnue, et les différents thérapeutes continuent à soigner leurs patients comme ils le peuvent, par moult tâtonnements et approximations. Je ne leur fais aucun reproche : comme je le disais en préambule, mon but est juste de diffuser certaines informations et j’espère très sincèrement que ce site pourra être utile à ceux qui souffrent. Je les encourage de tout cœur, leur souhaite beaucoup de courage, et leur assure que la lumière les attend au bout du tunnel des TCA.
Comments