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1.1 Qu’est-ce qu’une crise de boulimie ?

  • Photo du rédacteur: annem111
    annem111
  • 2 juin 2021
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 21 juin 2021


Commençons par quelques définitions glanées sur internet :


Le Robert en ligne ==> « BOULIMIE n.f. Faim excessive pathologique. »


Wikipédia ==> « La crise de boulimie se caractérise par une augmentation pathologique du besoin de nourriture, sans nécessairement ressentir la faim. Elle est la plupart du temps suivie d’un sentiment très fort de colère ou de dégoût de soi […]. »


Le Figaro Santé ==> « La boulimie est un symptôme psychiatrique survenant par crises consistant en l’ingestion d’une grande quantité d’aliments suivant un besoin incoercible. »


Maxiscience ==> « La boulimie se déroule par crises, caractérisées par une pulsion incontrôlable de manger à l’excès, entièrement dissociée de la notion de faim. C’est le début d’une phase de suralimentation où la personne boulimique montre une attitude compulsive vis-à-vis de la nourriture. »



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Nous ne nous baserons sur aucune de ces définitions. Pourquoi ? Parce qu’elles comportent toutes un biais cognitif particulièrement gênant : elles présentent cette faim comme « pathologique » ou « psychiatrique » (non réelle) alors que ce n’est absolument pas le cas. C’est même tout l’inverse (comme il sera démontré plus loin).


Nous allons donc définir la crise de boulimie de la façon la plus factuelle possible :


La crise de boulimie est le fait d’ingérer un volume de nourriture anormal en un temps très limité, au point d’en arriver à une souffrance physique (estomac dilaté, nausées) et mentale (culpabilité, honte) très importante. Les crises se font généralement en cachette et avec un fort sentiment « d’urgence », de ne pas pouvoir attendre (consommation possible de produits non préparés, encore congelés, etc.). Certaines personnes font suivre ces crises de pratiques visant à purger l’excès calorique : elles peuvent provoquer des vomissements, prendre des laxatifs ou des diurétiques, faire du sport de manière excessive, ou encore jeûner le(s) jour(s) suivant(s). D’autres personnes n’adoptent pas ce type de stratégies, ou les ont abandonnées avec le temps.


Les critères cliniques prennent en compte la fréquence des crises (au moins une à trois par semaine pendant trois mois minimum) pour poser le diagnostic médical de boulimie.



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Pour préciser la notion, voici quelques contre-exemples, c’est-à-dire des comportements qui ne sont pas des crises de boulimie :


- Faire un repas très copieux au restaurant avec ses proches, peut-être jusqu’à en avoir mal au ventre…


- Manger équilibré toute la semaine et craquer pour une pizza ou un gros fast-food le week-end.


- Manger la moitié (ou l’intégralité) d’un paquet de gâteaux ou d’un pot de glace, peut-être après une journée difficile, une mauvaise nouvelle…


- Grignoter tous les jours du chocolat, des biscuits, des bonbons… ou peut-être du saucisson, du fromage, des cacahuètes…


- Se lâcher à une soirée crêpes, en avaler une petite dizaine… avec du Nutella.



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Ces comportements ne sont certainement pas optimaux pour la santé mais ils ne constituent pas des crises de boulimie, car l’ingestion de nourriture ne se fait pas dans des quantités fortement anormales (plusieurs milliers de calories), sur une durée très courte, en cachette, dans un état de fébrilité pouvant faire trembler les mains, etc. Ces petites séances de « lâchage » sont, somme toute, assez banales. Toutefois, si elles se répètent souvent et s’associent à un sentiment de perte de contrôle, elles seront considérées comme des compulsions alimentaires.


Certaines personnes, quant à elles, mangent énormément à chaque repas, avec l’impression, quand elles ont commencé, de ne plus pouvoir s’arrêter de manger. Ceci ne correspond pas non plus exactement à la définition de la crise de boulimie ; dans ce cas, on parlera plutôt d’hyperphagie (la frontière avec la boulimie, en particulier sous sa forme non vomitive, peut cependant être assez floue…).


Par ailleurs, il faut bien noter que le poids corporel n’est absolument pas un critère pour caractériser la boulimie : certains boulimiques sont en surpoids, d’autres ont un poids normal, d’autres sont en sous-poids, et certains fluctuent entre deux ou trois de ces catégories. La boulimie est d’ailleurs très souvent associée à d’autres TCA (anorexie, orthorexie, hyperphagie, compulsions...), ce qui explique en partie les disparités en termes de silhouettes.


Nous reviendrons sur les différents types de TCA plus loin, car même si les profils psychologiques des personnes peuvent varier plus ou moins, les mêmes causes produisent néanmoins les mêmes effets pour toutes, et les mécanismes sont au final assez similaires.





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1 Comment


liferties
Jun 02, 2021

Peut-on trouver du Nutella amaigrissant dans les magasins alimentaires du Minnesota ?

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